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Libération
Récit

Après les incendies, Poutine en pompier de la colère russe

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Le Premier ministre russe promet d’indemniser les victimes des feux de forêt qui ravagent le pays, alors que l’inefficacité des autorités locales soulève l’indignation.
publié le 2 août 2010 à 0h00

Agglutinées autour de Vladimir Poutine, des femmes vocifèrent : «Vous n'avez rien fait. Nous avons demandé de l'aide, mais vous n'avez rien fait.» Toutes les télés ont montré le Premier ministre russe, qui s'est rendu dès vendredi sur les ruines du village de Verkhniaïa Vereïa, dans la région de Nijni-Novgorod, à 500 km de Moscou. La veille, toute l'agglomération avait brûlé en vingt minutes.

Depuis des jours, les forêts russes sont dévorées par d’immenses brasiers. Au faîte de la canicule, quand les thermomètres ont culminé à 38 degrés au milieu de la semaine dernière, les flammes ont attaqué des villages entiers, dans l’ouest et le sud de la Russie. Parmi les quatorze régions en situation d’alerte, c’est dans celle de Nijni-Novgorod que le feu a fait le plus de ravages. Selon le ministère du Développement régional, 759 maisons y ont brûlé.

Le bilan global, sur l’ensemble du territoire, est lourd : les 1 875 habitations réduites en cendres ont laissé 2 210 personnes sans abri. Le nombre de morts, aujourd’hui estimé à une trentaine, ne cesse d’augmenter. Malgré les semaines de sécheresse inhabituelle et alarmante, la plupart des régions ont été prises au dépourvu par l’ampleur des incendies. Partout, les hommes et les moyens manquant dramatiquement, le phénomène a rapidement pris des allures apocalyptiques. Les pompiers, quand il y en avait, ne parvenaient pas à contrôler le feu qui se propageait en véritables tornades, à une vitesse vertigineuse, sur des dizaines de