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Libération
Reportage

La Finul sous pression

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Les incidents se multiplient entre Casques bleus et villageois acquis au Hezbollah.
publié le 4 août 2010 à 0h00

Ala vue d'étrangers dans son village, le conducteur de la voiture pile. «Qu'est-ce que vous faites là ? Vous avez l'autorisation de l'armée ? Montrez-la moi !» lance ce simple civil, agacé. «Ils étaient en train de filmer la vallée», affirme-t-il quelques minutes plus tard au téléphone, péremptoire, à un interlocuteur anonyme. Cette vallée, située non loin de Bint Jbeil, la «capitale» du Sud-Liban, et à quelques kilomètres de la frontière israélienne, «abrite des caches d'armes du Hezbollah», explique un bon connaisseur du dossier. Comme toute la zone, stratégique pour le Parti de Dieu, elle est l'objet d'une discrète mais constante surveillance de la part d'une population acquise au Hezbollah. Avec une obsession commune à tous : «l'ennemi israélien». Tout intrus est donc suspect.

Jets de pierre. Les Casques bleus de la Force intérimaire des Nations unies (Finul) n'échappent pas à cette suspicion permanente. Ces 12 000 soldats effectuent, depuis la fin de la guerre de 2006, 350 patrouilles par jour pour «contrôler la cessation des hostilités» et «aider le gouvernement libanais à assurer le rétablissement de son autorité effective dans la région». Ils sont l'objet d'une «surveillance continue par les civils», s'agaçait, début juillet, le secrétaire général des Nations unies. Les dizaines de milliers de paires d'yeux braqués sur eux s'assurent qu'ils restent dans les limit