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Libération

Des familles d’immigrés expulsées pour préserver le «caractère juif d’Israël»

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publié le 6 août 2010 à 0h00

Leurs visages éplorés font la une des journaux israéliens depuis plusieurs jours. Ils ne sont ni juifs ni arabes mais philippins, thaïlandais ou nigérians. Le gouvernement Nétanyahou vient de décider de les expulser d’Israël avec leurs enfants, qui sont nés pour la plupart dans le pays. Sur 1 200 enfants en situation irrégulière, 400 devront quitter le territoire ; les autres seront régularisés. Un compromis obtenu après un débat houleux au sein même du parti majoritaire, le Likoud. Guidon Saar, le ministre de l’Education, réputé proche du Premier ministre, a voté contre les expulsions, estimant que l’on ne pouvait pas interrompre la scolarité d’un enfant d’immigré en cours de cursus.

La presse israélienne, plutôt marquée à gauche, a fustigé la décision gouvernementale n'hésitant pas à parler de «déportation» et de «transfert sioniste». «Il est assez ironique qu'une nation qui a fondé son ethos constitutif sur la sanctification de l'immigration illégale [sous le mandat britannique, ndlr] expulse 400 enfants et leurs familles», déplore ainsi un éditorialiste du quotidien Yédiot Aharonot. «Eux non plus n'ont pas d'autre pays au monde», estime, pour sa part, Yossi Sarid, une figure de la gauche israélienne, paraphrasant une célèbre antienne sioniste. Ni la campagne médiatique ni les manifestations n'ont fait fléchir un gouvernement dominé par les partis religieux et nationalistes.

Principal argument motivant la décision : la menace que