Naomi Campbell a fait un joli lapsus pour décrire les diamants bruts (non taillés) qu'elle avait reçus en cadeau, un soir de 1997, de l'ex-président libérien Charles Taylor, lors de sa comparution, hier, à la barre du Tribunal spécial pour la Sierra Leone, à La Haye. Elle a parlé de «toutes petites pierres sales», assurant ne pas savoir de qui venait ce cadeau, ni pourquoi ni ce qu'il valait.
A la barre du tribunal, hier matin, le top-model britannique, en tailleur blanc et chignon sage, était visiblement dans ses petits souliers. Ce n’est d’ailleurs qu’à contrecœur qu’elle a accepté de témoigner au procès du dictateur déchu du Liberia, jugé depuis 2007 pour son rôle présumé dans l’épouvantable guerre civile en Sierra Leone voisine (120 000 morts, de 1991 à 2001). Pas moins de 11 chefs d’accusation pèsent sur Taylor, qui risque la prison à vie. Depuis le début du procès, l’accusation tente de prouver que Taylor livrait des armes aux rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) sierra-léonais en échange de diamants bruts. Les fameux «diamants du sang».
Cadeau. Mais les preuves matérielles de ce macabre trafic sont rares. C'est en entendant parler du procès que l'actrice américaine Mia Farrow s'est souvenu d'un dîner prestigieux offert, le 26 septembre 1997, par le président sud-africain Nelson Mandela - que le mannequin surnomme «mon grand-père honoraire» - à sa résidence du Cap. Taylor, récemment élu, était là, tout comme Naomi Campbell, Carol