Le Mavi Marmara et deux autres bateaux turcs de la «flottille pour la paix» ont quitté jeudi matin, dans l'indifférence générale, le port d'Haïfa pour rejoindre la Turquie. A Tel-Aviv comme à Gaza, les plages sont bondées et les quelques roquettes tombées ces derniers jours sur Ashkélon, Eilat et Aqaba n'ont pas troublé outre mesure la quiétude d'un été torride. Deux mois après le fiasco de l'arraisonnement de la flottille, et le déluge de condamnations internationales qui a suivi, Israël semble avoir repris la main. Cédant à la pression diplomatique, Benyamin Nétanyahou a été contraint de lever le blocus sur l'essentiel des biens civils. Mais cet embargo kafkaïen, qui n'avait que peu de justification sécuritaire, suscitait déjà des critiques en interne. «Certains industriels israéliens se plaignaient de ne plus pouvoir exporter leurs produits vers Gaza, un marché important pour eux», explique Richard Sitbon, économiste au ministère des Finances israélien.
Israël a aussi finalement accepté de participer à la commission d’enquête de l’ONU sur la flottille. Le choix de chacun de ses membres a fait l’objet d’une négociation serrée entre les autorités israéliennes et le secrétaire général, Ban Ki-moon. Présidée par Geoffrey Palmer, l’ancien Premier ministre de la Nouvelle-Zélande (pays plutôt bien disposé à l’égard d’Israël), elle comptera notamment un Israélien - dont l’identité n’a pas encore été révélée - et un Turc, Ozdem Sanberk, diplomate apprécié à Jérusa