Après des mois de tergiversations, le gouvernement ivoirien a fixé la tenue de la présidentielle au 31 octobre. Mais certains observateurs émettent déjà des doutes sur le respect de ce nouveau calendrier.
Pourquoi cette date ?
Fin octobre, le président Laurent Gbagbo aura achevé son second mandat à la tête de la Côte-d’Ivoire. Elu en octobre 2000, il aurait dû remettre son titre en jeu cinq ans plus tard. Mais la crise inaugurée par une tentative de coup d’Etat, en septembre 2002, a provoqué la partition de l’ex-colonie française. S’appuyant sur le refus persistant des rebelles de désarmer dans le nord, Gbagbo s’est maintenu au pouvoir sans vote depuis lors. Soumis à d’intenses pressions diplomatiques, notamment de la part de l’ONU et de la France, qui ont des soldats sur place, il a toutefois lancé le processus devant conduire aux élections.
Cette date est-elle crédible ?
En Côte-d'Ivoire, rien n'est jamais sûr. Comme l'a dit un jour publiquement l'ex-rebelle et actuel Premier ministre Guillaume Soro, le «fétichisme des dates» n'est pas de mise dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. Depuis octobre 2005, le scrutin a ainsi été reporté à de multiples reprises. Certains observateurs émettent déjà de forts doutes sur le respect de cette nouvelle date. La publication de la liste électorale est toujours soumise à l'examen de contentieux : les partisans de Gbagbo soupçonnent leurs adversaires de tout faire pour inscrire des étrangers sur la liste. En Côte-d'Ivoire, pays où le droit du sang est en vigueur, plus du quart de la popu