Le «traître» est homosexuel. Jeté à la rue quand son père découvrit qu’il était gay, puis frustré, à l’armée, d’être obligé de se cacher… Les flots de détails sortis ces derniers jours sur la personnalité de Bradley Manning, 22 ans, suspecté d’avoir passé à WikiLeaks des dizaines de milliers de rapports internes de l’armée, sont en train de donner une nouvelle dimension à l’affaire.
Pour les militants homosexuels, c'est bien la preuve que la loi «Don't ask, don't tell» («Ne demande pas, ne dis pas»), qui permet aux gays de servir dans l'armée américaine à condition de cacher leur orientation sexuelle, est vicieuse et ne peut qu'engendrer des drames. Pour les conservateurs, c'est au contraire la démonstration que les homosexuels sont une «bombe à retardement» dans les rangs de l'armée. Barack Obama «met en danger la vie de soldats américains», il risque de «mener les Etats-Unis à la défaite» et à de nouveaux attentats, en voulant abroger cette loi, plaide le très conservateur Cliff Kincaid.
Bradley Manning, emprisonné depuis mai pour avoir transmis à WikiLeaks la vidéo de soldats américains abattant des civils irakiens comme dans un jeu, et maintenant suspecté d'avoir aussi remis au site les carnets de guerre de l'armée en Afghanistan publiés en juillet, est originaire de la Bible Belt. Il est né à Crescent, une petite ville de l'Oklahoma où, résumait-il à ses amis, «il y a plus de bancs d'église que de gens». Son père est m