La météo annonçait hier des pluies plus éparses sur le Pakistan. Ces premières accalmies depuis quinze jours et un début de baisse des eaux vont faciliter l'acheminement de l'aide à près de 14 millions de personnes affectées par les inondations. Tout reste à faire dans un pays ravagé : 2 millions de Pakistanais sont sans abri. «Si nous n'agissons pas suffisamment vite, beaucoup de personnes pourraient mourir de maladies ou de famine», a averti hier John Holmes, en charge des Affaires humanitaires à l'ONU. Dans un entretien à Libération, Christophe Jaffrelot, directeur de recherches au Centre d'études et de recherches internationales (Ceri), avance que les «mouvements islamistes peuvent être les gagnants de cette catastrophe».
Les critiques, et pas seulement parmi les sinistrés, se multiplient à l’encontre des autorités civiles. Sont-elles fondées ?
Le président Asif Ali Zardari est sans aucun doute celui qui a le plus fauté dans cette crise. Il a choisi de poursuivre une tournée en France et en Grande-Bretagne, alors que son pays était confronté à la pire des catastrophes naturelles de son histoire. Il a maintenu son voyage car il souhaitait mettre son fils Bilawal en orbite. Mais cette vacance du pouvoir risque de coûter très cher au clan Bhutto [Zardari est le veuf de Benazir Bhutto, l'ancienne Premier ministre assassinée en 2007, ndlr]. Son principal opposant, l'ex-Premier ministre Nawaz Sharif, se tient en embuscade et son parti, la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N), pourrait en profiter pour attaquer le Parti du peuple pakistanais (PPP). Au sein même de la