Le plus dur commence. Si les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC) peuvent se féliciter d’avoir mené à terme le procès historique de Douch, l’ex-directeur du centre S-21, condamné le 26 juillet à trente-cinq ans de prison, elles doivent encore convaincre qu’elles pourront poursuivre l’immense tâche de juger les dignitaires khmers rouges. Il ne s’agit pas d’une mince affaire. Parmi les survivants, les victimes, leurs proches et des juristes, rares sont ceux à s’être déclarés satisfaits de ce jugement pour lequel les coprocureurs ont décidé hier de faire appel. En quête de crédibilité, le «tribunal des Khmers rouges» devra mener à bien cette bataille de l’opinion. Ce chantier n’est pas négligeable, mais il reste secondaire au vu des défis qui l’attendent.
Le procès numéro 2
C'est le procès de tous les dangers et de toutes les incertitudes. Il devrait démarrer dans la «première moitié de 2011», selon les CETC, et verrait comparaître le numéro 2 du régime des Khmers rouges (responsable d'au moins 1,7 million de mort entre 1975-1979) et ex-bras droit de Pol Pot, Nuon Chea ; le chef de l'Etat, Khieu Samphan ; le vice-Premier ministre chargé des Affaires étrangères, Ieng Sary, et son épouse, la ministre des Affaires sociales, Ieng Thirith. Ces quatre plus hauts dignitaires encore en vie sont tous poursuivis pour crimes contre l'humanité. Trois d'entre eux devront aussi répondre de génocide. Nul doute qu'il s'agira d'un procès poli