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Libération

Le Pen, l’«ordure» de la presse chinoise

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par David Gourhan
publié le 17 août 2010 à 0h00

Jean Marie Le Pen est étrillé dans les colonnes des quotidiens chinois. En cause, son voyage surmédiatisé samedi au sanctuaire de Yasukuni où sont enterrés des héros japonais tombés au combat mais aussi quatorze criminels de guerre de la Seconde Guerre mondiale. Cette visite du leader frontiste en patriarche d'un groupe de leaders de l'extrême droite européenne a été ressentie en Chine comme une insulte. La très officielle agence Xinhua a ouvert le feu en écrivant qu' «un homme qui est aveugle à la souffrance de son propre peuple ne peut être bien sûr qu'indifférent à la douleur et à l'humiliation des autres», se référant aux propos tenus sur l'occupation allemande.

Le sujet des crimes commis par les troupes japonaises est très sensible en Chine, et les journalistes du prestigieux quotidien Huanqiu Shibao n'ont pas fait dans la dentelle en titrant en une sous la photo de Le Pen et de Bruno Gollnisch à Tokyo : «Un groupe d'ordures se donne rendez-vous à la décharge», tout en laissant la paternité de l'expression à un groupe d'internautes coréens «amis». En rendant hommage aux soldats japonais de Yasukuni, Le Pen a montré qu'il «n'était pas du bon côté de l'histoire», écrit le Quotidien de la jeunesse de Pékin, journal officiel plutôt ouvert, mais du côté de «la xénophobie fanatique». Le journal décrit sa visite comme «une farce» au milieu de «fantômes» pour des leaders qui «creusent leur tombe