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Libération

Bientôt un tribunal très spécial pour journalistes ?

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publié le 18 août 2010 à 0h00

L'Afrique du Sud, citée en exemple dans le monde entier pour la liberté de sa presse, pourrait faire un sérieux pas en arrière si un projet de loi pour «la protection de l'information» est voté. L'objectif de ce texte consiste à mettre en place un tribunal spécial, dirigé par le Parlement, pour «juger» les journalistes qui «font mal leur travail». L'idée avait été évoquée en décembre 2007 à Polokwane, lors d'une conférence du Congrès national africain (ANC), au moment de l'élection de Jacob Zuma à la présidence du parti au pouvoir. Elle avait été ensuite abandonnée pendant la campagne électorale, avant les élections de 2009.

Mais maintenant que Jacob Zuma est installé dans son fauteuil présidentiel et que la Coupe du monde de football est passée, ses proches en profitent pour remettre le projet en avant. Julius Malema, le leader de la Ligue des jeunes de l'ANC, a déclaré que cette loi serait votée coûte que coûte : «Les médias pensent qu'ils sont intouchables, c'est pour cela que nous avons le devoir de les "cadrer". Ces gens-là sont dangereux.» La diatribe pourrait être une énième provocation du jeune leader, avide de faire la une des médias qu'il déteste tant. Mais cette déclaration fait suite à des menaces de plus en plus précises à l'encontre de la presse. Le 4 août, le journaliste Mzilikazi wa Afrika, de l'hebdomadaire sud-africain The Sunday Times, a été arrêté puis emprisonné pendant trois jours «pour raison confidentiel