Au premier plan, il y a une jeune femme en habits militaires et aux cheveux bruns tirés en arrière, souriante. Derrière elle sont assis plusieurs hommes, les yeux bandés et les mains attachées par des liens en plastique : des prisonniers palestiniens. Un autre cliché montre la soldate israélienne assise à côté de l'un d'entre eux, tenant à la main un lien en plastique, la tête tournée vers celui qui ne se doute pas d'être photographié. Ces photos, Eden Abargil les a mises sur son profil Facebook avec comme légende «L'armée : la plus belle période de ma vie».

Lundi soir, la télévision israélienne les a diffusées aux informations, lançant une nouvelle polémique sur l'attitude des jeunes militaires israéliens face aux Palestiniens dans les territoires occupés. Si Tsahal a critiqué «le comportement honteux» de sa recrue, en précisant que la jeune femme, qui a terminé son service militaire l'an dernier, ne pouvait plus être sanctionnée, l'armée a du mal à éviter ce type de conduite. D'autant que début juillet, une autre mise en scène avait déjà créé la polémique. Six soldats israéliens y ébauchaient une chorégraphie en tenue militaire dans une rue vide de la ville palestinienne d'Hébron. La saynète filmée par un de leurs camarades a été largement diffusée sur Internet sous le titre ironique de Rock the casbah.

A la vue d'Eden posant devant les prisonniers aux mains liées, l'Israélien Danny Gal, militant pour la paix, est révolté. «Ces photos me choque