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Analyse

Poutine entretient sa flamme

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Le Premier ministre russe s’est imposé en véritable maître du pays au plus fort des incendies.
publié le 18 août 2010 à 0h00

La canicule cédant sous les orages, l’heure est aux bilans en Russie. Celui des pertes humaines est voué à rester top secret, comme il est d’ordinaire dans ce pays héritier de l’Union soviétique depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine. Celui des pertes économiques est encore à chiffrer. Mais quelles seront, à long terme, les conséquences politiques de cette crise qui a vu le Premier ministre, Vladimir Poutine, s’imposer en vrai maître des lieux ? Les analystes ont longuement évoqué les défaillances de l’Etat : la suppression du code forestier, le nombre ridicule de pompiers, l’impréparation de l’armée, qui a laissé brûler deux de ses bases, les failles de la sécurité autour des centres nucléaires…

Mais il n'y a aucune raison de penser que la Russie tirera davantage les enseignements de cette catastrophe qu'elle n'a retenu les leçons du naufrage du Koursk (en 2000) ou des prises d'otages du théâtre de la Doubrovka à Moscou (en 2002) et de Beslan (en 2004) où les forces de l'ordre ont tué des centaines de personnes. Il n'y a aucune raison, non plus, de croire que cette crise sera fatale pour le pouvoir russe, même si de nombreuses voix s'élèvent - dans la blogosphère en premier lieu - pour critiquer le tandem Poutine-Medvedev.

Entre Poutine et Medvedev, qui dirige ?

Les deux hommes, potentiellement candidats à la présidentielle de 2012, n’ont pas réagi de la même manière à la crise. Homme d’action, Vladimir Poutine est allé au feu. Homme de réfle