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Libération

Sakineh : Téhéran sourd aux appels

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Iran. Alors que Paris appelle à un moratoire sur les exécutions, les autorités iraniennes dénoncent des ingérences occidentales.
publié le 18 août 2010 à 0h00

L'Iran joue la surenchère et s'indigne.«Aucune nation indépendante n'accepte que d'autres pays interfèrent dans ses décisions judiciaires […] et les pays occidentaux ne doivent pas exercer de pressions», s'exclamait hier Ramin Mehmanparast, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Le sort de Sakineh Mohammadi Ashtiani, cette mère de deux enfants, âgée de 43 ans, condamnée à mort par lapidation pour adultère en 2006, puis accusée de complicité dans l'assassinat de son mari, mobilise de plus en plus l'opinion internationale. Des manifestations s'organisent, des pétitions, dont celle lancée par la Règle du jeu et Libération, recueillent un nombre croissant de signatures. Paris assure examiner actuellement avec ses partenaires européens «les moyens qui peuvent être utilisés» pour éviter que la condamnation ne soit exécutée.

Mais nul n'a oublié l'échec du président brésilien Lula.«Si mon amitié et ma considération pour le président et le peuple iraniens signifient quelque chose, et si cette femme cause de l'embarras, nous pourrions l'accueillir au Brésil», avait lancé Lula en juillet. Téhéran refusa, ironisant sur «un tempérament très humain et émotif» qui n'a pas lieu d'être dans des affaires judiciaires.

«Si nous libérons les personnes condamnées pour meurtre, il n'y aura plus de sécurité», a insisté hier le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, estimant que la mobilisation occidentale résulta