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Libération
Reportage

Cohabitation forcée entre Slovaques et Hongrois

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A Komarno, petite ville frontalière côté slovaque, la querelle centenaire entre les deux peuples se poursuit au quotidien.
publié le 19 août 2010 à 0h00

Dans cette petite ville danubienne où coexistent Slovaques et Hongrois, quatre stèles et statues symbolisent la division des communautés. Deux d’entre elles rendent hommage à des personnages historiques hongrois, les deux autres au passé slovaque. Elles ont toutes suscité incidents ou polémiques. La dernière en date a été posée le 4 juin. Presque en catimini. Par un parti nationaliste slovaque. Le monument, une sorte d’obélisque, commémore les 90 ans du traité de Trianon, celui qui a amputé la Hongrie du tiers de son territoire en 1920 et créé la Tchécoslovaquie. La borne est posée sur le pont qui traverse le Danube. Le message est clair : ici commence la Slovaquie. Pour toujours. Dans ce petit pays de 5,4 millions d’habitants, on ne plaisante vraiment pas avec l’intégrité nationale.

«Calme». Alors que Komarno fait souvent les gros titres de la presse, cette ville de 40 000 habitants est plus préoccupée par les conséquences des inondations de mai-juin que par les querelles politiques. «La ville est calme. Les agités font trois petits tours et rentrent chez eux», dit Zoltan Bara, directeur d'une agence européenne de coopération transfrontalière. Côté slovaque, ils sont calmés. Le parti nationaliste slovaque, le SNS, qui avait déposé la borne, n'est plus au gouvernement depuis les législatives de juin qui ont sanctionné l'équipe populiste au pouvoir depuis quatre ans. Côté hongrois, on n'a sans doute pas encore fini de mesurer l'effet ravageur d'une de