Durant trois jours, l’enclave espagnole de Melilla, sur la côte nord du Maroc, s’est retrouvée plus isolée que jamais. Une vingtaine d’activistes du Comité national pour la libération de Melilla et Ceuta, sa «jumelle», ont empêché en début de semaine son approvisionnement en fruits, légumes, poissons et matériel de construction.
Le blocus est la dernière action menée par les Marocains pour revendiquer la souveraineté des deux enclaves, considérées comme des «territoires occupés». Hier, le leader des contestataires, Saïd Chramti, a toutefois annoncé la levée provisoire des barrages afin de permettre à «la diplomatie» de résoudre ce conflit. Le ministre de l'Intérieur espagnol, Alfredo Pérez Rubalcaba, est attendu lundi à Rabat.
A l’origine de ce nouveau bras de fer, le comportement supposé raciste des forces de l’ordre espagnoles envers les ressortissants marocains. Depuis la mi-juillet, Rabat a publié cinq communiqués dénonçant des agressions xénophobes. Dix-sept ressortissants marocains auraient subi des mauvais traitements depuis trois semaines de la part de policiers à Melilla. A Madrid, on s’étonne du ton polémique, ce genre d’allégations n’ayant pas jusqu’alors suscité une si vive réaction marocaine.
Depuis six mois, le poste d'ambassadeur du Maroc à Madrid est vacant. Les autorités espagnoles tardent à donner leur feu vert au nouveau diplomate, un ancien membre du Front Polisario, désormais opposé aux thèses séparatistes du Sahara occidental dont l'auton