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TRIBUNE

En Afrique, le diamant n’est pas toujours le meilleur ami de la femme

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par Margot WALLSTRÖM, Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit
publié le 19 août 2010 à 0h00

Quel rapport y a-t-il entre l’ensemble des réformes financières voté aux Etats-Unis et la prévention des viols de masse en Afrique ? Beaucoup, semble-t-il, mais il faut chercher longuement dans les 2 300 pages de la loi pour trouver sa section 1 502, qui traite des minéraux extraits dans les zones de conflit. Ces minéraux aident à financer les combats et la violence sexuelle à une échelle sans précédent en République démocratique du Congo. Le Congrès américain et le président Obama ont fait preuve d’autorité en faisant figurer cet amendement dans le texte final de la loi. Il appartient maintenant aux dirigeants européens de faire de même et de marquer la volonté universelle de protéger les plus vulnérables.

Depuis que les combats ont commencé dans la République démocratique du Congo, il y a plus de dix ans, on signale plus de 200 000 viols. La partie orientale du pays a été désignée comme la capitale mondiale du viol. Le contrôle des ressources minérales du Congo a toujours été âprement contesté, et ses vastes richesses alimentent les conflits qui déchirent ce pays. Elles ont enrichi des groupes rebelles, qui ont employé la violence sexuelle comme tactique de guerre. Un de ces minéraux, la colombo-tantalite (coltan), est si largement utilisé dans la confection des téléphones portables qu’on peut dire que nous portons tous un fragment du Congo dans nos poches.

Mais les «minéraux des conflits», comme on les désigne, ne peuvent continuer à alimenter la guerre et la violence sexue