C’est un duel à l’ombre de Lula : le président brésilien est le personnage principal de sa propre succession. La campagne pour l’élection présidentielle du 3 octobre est entrée mardi dans une phase décisive, avec le début de la publicité électorale des candidats à la radio et à la télé. Luiz Inácio Lula da Silva - qui après avoir été réélu président en 2006 ne peut prétendre constitutionnellement à un troisième mandat consécutif - se mobilise tous azimuts pour sa dauphine et ex-chef de cabinet, Dilma Rousseff, 62 ans, désormais en tête des sondages. Adoubée par Lula malgré les réticences des caciques du Parti des travailleurs (PT, gauche) celle-ci n’a jamais disputé la moindre élection. Il n’y a pas si longtemps, cette technocrate peu charismatique, ancienne guérillera à l’époque de la dictature militaire, était quasiment inconnue du grand public.
Or Rousseff dépasse aujourd’hui largement José Serra (entre 8 et 16 points d’avance, selon les sondages), le candidat de l’opposition de centre droit à la longue carrière politique, comme ministre, maire de São Paulo, puis gouverneur de l’Etat éponyme. Créditée de 41 à 45% des intentions de vote, elle pourrait même l’emporter dès le premier tour. Cette remarquable performance, la candidate du PT la doit exclusivement à l’époustouflante popularité du chef de l’Etat : 77% d’opinions favorables, grâce à la croissance économique et au recul de la pauvreté.
«Mère du peuple». Ces deux dernières années, Lula s'est employé à