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Libération
Reportage

«On manque de tout, c’est à désespérer»

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Sur la route qui relie Peshawar à Islamabad, notre envoyé spécial a rencontré les victimes des inondations et visité les camps de l’armée et des ONG, débordées et démunies.
(REUTERS/Tim Wimborne)
publié le 19 août 2010 à 0h00

Arshad s'est agenouillé dans la boue du terre-plein, au milieu de la voie rapide qui relie Islamabad à Peshawar. Il aide l'un de ses voisins à aplanir une bâche en plastique kaki qui fera office de toile de tente. Sur plusieurs centaines de mètres, entre des voitures qui roulent à 100 kilomètres à l'heure, les abris se succèdent, collés les uns aux autres. Certaines tentes sont hautes et rigides, siglées UNHCR (Haut-Commissariat pour les réfugiés des Nations unies). La plupart ne tiennent qu'avec quelques bouts de bois recouverts de tissus déchirés. Arshad et ses voisins ne dormiront pas dans leur tente : «Il fait plus de 40°C à l'intérieur, on préfère rester dehors.»

Les hommes se rassemblent dans les abris, à l'aube, espérant que des représentants du gouvernement pakistanais, des ONG ou des habitants de la région leur distribueront de la nourriture. «Je suis furieux contre les autorités. Nous sommes installés ici depuis trois semaines, l'armée nous a donné à manger deux fois. Nous dépendons totalement des particuliers qui veulent bien nous aider. Mais aujourd'hui, pas une voiture ne s'est arrêtée. Je n'ai rien mangé depuis hier matin et je vais jeûner pour le ramadan jusqu'à ce soir», explique Uzrak Shah, un fermier de 40 ans.

Alors que les manifestations des victimes des pires inondations qu'ait connues le Pakistan depuis quatre-vingts ans se multiplient dans le nord-ouest du pays, le président Asif Ali Zardari a reconnu, mardi, que la réponse des autorité