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Interview

En Roumanie, «les Roms sont toujours partis avec une chance en moins»

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Roms : la gauche face à ses contradictionsdossier
publié le 20 août 2010 à 16h00
(mis à jour le 20 août 2010 à 16h02)

Plus de 200 Roms ont été renvoyés de France jeudi et vendredi: quelques uns en Bulgarie, la grande majorité en Roumanie. Le pays compte la plus forte minorité rom en Europe: 1,8% de la population roumaine se déclare d'ethnie rom, selon le recensement 2002. Dans la réalité, il y aurait 1,5, voire 2 millions de Roms dans le pays.

Pour le moment, les reconduites sont dites «volontaires»: ces rapatriés ont tous accepté l'aide au retour humanitaire (300 euros par adulte, 100 euros par enfant). Les nombreuses Obligations de quitter le territoire français (OQTF) délivrées ces dernières semaines n'ont pas encore été mises en application.

Magda Matache est directrice de Romani Criss, une ONG roumaine de défense des droits fondamentaux des Roms. Elle évoque la situation des Roms qui rentrent en Roumanie.

Jeudi, la France a affrété les premiers vols pour Bucarest, dans lequel ont embarqué des gens qui ont accepté l'aide au retour. Vous avez assisté à leur arrivée?

Oui, nous essayons de collecter des informations sur les conditions dans lesquelles ils ont été expulsés, pour savoir s'il s'agit de retours involontaires, si des pressions ont été subies. Le travail a été rendu difficile par la présence de nombreux journalistes, mais certains ont déclaré avoir subi des pressions, d'autres sont partis parce