Ils sont partis de nuit, aussi furtivement qu’on peut l’être avec des Stryker, leurs véhicules blindés qui pèsent au moins 16 tonnes chacun. Peu rassurés eux-mêmes par l’ordre qu’ils sont censés avoir rétabli en Irak, les militaires américains avaient choisi d’effectuer de nuit les 500 kilomètres qui séparent Bagdad de la frontière koweïtienne, et par surprise : pour prévenir des provocations de dernière minute, ils sont partis près de deux semaines avant la date butoir du 31 août, convenue avec les autorités irakiennes. Dans ces conditions de presque catimini, tout s’est bien déroulé : les seuls incidents signalés ont été la rencontre de quelques chameaux sur l’autoroute ou des pannes de véhicules qui ont dû être remorqués.
Pour Barack Obama, opposant de la première heure au conflit en Irak, ce retrait aurait pu être un petit moment de gloire. «Je suis contre les guerres stupides», avait-il prévenu en 2002. Lucide dès le début sur les dangers de cette aventure en Mésopotamie, le chef d'Etat avait promis un retrait rapide du pays durant sa campagne de 2008. «Nous tenons la promesse que j'avais faite lorsque j'ai entamé ma campagne pour la présidence», a-t-il pu se féliciter mercredi.
«Sacrifice». Cela tombe bien également à quelques semaines des élections de mi-mandat prévues le 2 novembre (renouvellement de la Chambre des représentants et d'un tiers du Sénat), pour lesquelles les démocrates auront bien besoin de «bonnes nouvelles».