L’annonce peut paraître paradoxale : Idriss Déby, 58 ans, président du Tchad, pressentant un retrait ou une réduction des effectifs français stationnés dans son pays, veut faire payer la France pour son éventuel maintien militaire au Tchad. Et ce, alors que Paris lui a prêté main-forte à trois reprises - d’abord en 1990 pour chasser du pouvoir Hissène Habré, son ancien compagnon d’armes, puis en avril 2006 et en février 2008, pour empêcher son renversement par des groupes rebelles. En 2008, les 950 soldats français présents au Tchad avaient fourni appui logistique et renseignements au régime de Déby, tout en interdisant aux rebelles l’accès à l’aéroport.
Malgré ces bons et loyaux services rendus par l'ex-puissance coloniale, le Tchad présente aujourd'hui la facture. Paris ne s'est pas offusqué. Le ministère de la Défense a répondu «être prêt à négocier si les souhaits du président Déby sont confirmés officiellement». Idriss Déby, un militaire de carrière qui compte se faire réélire lors de la présidentielle prévue en avril 2011, paraît plus fort que jamais. Comme le rappelle un rapport de l'ONG américaine International Crisis Group (ICG), publié mardi, l'armée de ce pays désertique, enclavé aux portes de la Libye et du Soudan, a acheté beaucoup d'armement. Il dispose désormais de sa propre force aérienne, et peut se passer de la France. Par ailleurs, son rapprochement avec le Soudan prive la rébellion tchadienne de bases arrières dans ce pays voisin.
Dans le double je