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portrait

Adroit dans sa botte

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Descente en flammes. Silvio Berlusconi, l'insupportable président du Conseil incarne jusqu’à l’outrance une Italie clinquante et régressive.
publié le 21 août 2010 à 0h00

C'est l'une de ses blagues préférées. Il y a foule à la porte du paradis et Silvio Berlusconi exige la priorité. Saint Pierre contacte Dieu sur son portable et lui explique qu'il y a un type qui veut passer à tout prix, disant s'appeler Berlusconi. «C'est un imposteur, rétorque Dieu, Berlusconi, c'est moi.» La barzeletta - plaisanterie - le fait encore rire, même si cela fait des années que le Premier ministre italien et tycoon des médias la raconte. Mégalo, il l'est assurément, clamant haut et fort que son «gouvernement est le meilleur qu'ait eu l'Italie depuis cent cinquante ans». Des forfanteries à prendre aussi au second degré car l'individu, à en croire ses proches, serait doté d'un réel sens de l'humour. Mais ces poses de fanfarone plaisent à son public - pardon, à ses électeurs - autant qu'elles déchaînent les cris d'orfraie de ses adversaires. A gauche, bien sûr, mais même au sein d'une certaine droite libérale et intellectuelle, on adore haïr Silvio Berlusconi. Aucun leader depuis Mussolini n'a autant occupé la une des médias. «Ou bien les journaux parlent de lui, en bien ou en mal, ou ils n'ont rien à dire», ricane Vittorio Feltri, directeur et éditorialiste de choc d'Il Giornale, le quotidien qui appartient à la famille Berlusconi. A l'étranger, c'est encore pire. On se gausse et on s'indigne.

Je reconnais n'être pas très original dans ma détestation de celui qui est tout à la fois l'homme le p