A l'énoncé du verdict, vendredi, Viktor Bout, amaigri dans son uniforme marron de prisonnier se met à pleurer. Une image qui cadre mal avec son surnom de «marchand de mort», de «plus important trafiquant d'armes de la planète», déversant de ses Antonov des missiles sol-air et des brassées de fusils d'assaut pour ses amis dictateurs de Sierra Leone ou des guérilleros colombiens.
Ce Russe polyglotte, amoureux de la France et lecteur assidu des romans de Gérard de Villiers qui a inspiré le personnage de Nicolas Cage dans le film Lord of War, comprend que la décision de la cour d'appel de demander son extradition vers les Etats-Unis risque de l'envoyer purger une lourde peine. La décision de la cour d'appel a surpris, car un tribunal de première instance avait estimé qu'une extradition vers les Etats-Unis ne serait pas justifiée légalement. Viktor Bout avait été piégé au Sofitel Silom de Bangkok, en 2008, par des agents du FBI qui s'étaient fait passer pour des représentants des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).
Le tribunal de première instance avait noté que les Farc ne sont pas considérées comme un groupe terroriste par Bangkok, et donc qu’il n’y avait pas de base légale pour l’extradition. Mais il y a la loi et la raison d’Etat. Et comme le gouvernement thaïlandais est dans ses petits souliers face à la communauté internationale après la répression meurtrière des manifestations antigouvernementales d’avril-mai à Bangkok, le Premier ministre, A