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Libération

Le yacht, sésame pour clandestins

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par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 21 août 2010 à 0h00

Le gouvernement de Silvio Berlusconi continue de gonfler le torse au sujet de la lutte contre l'immigration clandestine. Le ministre de l'Intérieur, Roberto Maroni, vient ainsi de rappeler qu'en un an «les arrivées par mer ont été réduites de 88%», passant de près de 30 000 à moins de 4 000. Notamment car les accords avec le colonel Kadhafi ont permis de bloquer les candidats au départ sur les côtes libyennes sans que l'on sache précisément comment les immigrés africains retenus sur place sont traités par les autorités de Tripoli. Mais «le trafic en Méditerranée n'est pas terminé», met en garde le vice-directeur de l'organisation humanitaire Caritas, Francesco Marisco. «Il continue en suivant des routes et en utilisant des modes de gestion différents.»

Cent vingt clandestins, provenant d’Irak et d’Afghanistan, ont par exemple débarqué jeudi à Riace, en Calabre, non pas sur l’un des habituels navires de fortune, mais à bord d’un splendide yacht de 15 mètres de long. Ils avaient embarqué cinq jours plus tôt en Turquie. Selon les garde-côtes italiens, le bateau de luxe se serait approché au plus près d’une plage avant que les passeurs ne mettent un Zodiac à l’eau pour transporter les étrangers jusqu’à la rive. C’est là qu’ils ont été repérés et appréhendés. Selon le ministère de l’Intérieur, les bateaux de luxe loués sous des noms d’emprunt par les trafiquants présenteraient plusieurs avantages à commencer par la possibilité d’embarquer plus de monde,