Ainsi donc, le gouvernement afghan envisagerait d'interdire les sociétés militaires privées (SMP) ? La sortie du président Karzaï à l'encontre des contractors, suivie peu après de l'annonce d'un décret mettant fin à l'activité des SMP sur le sol afghan d'ici à quatre mois, mérite une analyse plus approfondie que la lecture qu'en donnent les médias, tendant à accréditer l'image d'un Karzaï vent debout contre l'anarchie mercenaire.
Le président afghan sait que les Américains n'accepteront jamais un retrait des security contractors. Un tel désengagement du contingent privé les contraindrait à refondre la totalité de l'architecture de l'occupation militaire, chose irréalisable dans un délai aussi court. Les SMP ne partiront donc pas du pays, en tout cas certainement pas dans le délai annoncé par Karzaï. De fait, une interdiction unilatérale représenterait un véritable tremblement de terre. C'est toute la chaîne d'approvisionnement logistique américaine - de la nourriture aux munitions, en passant par l'acheminement des véhicules blindés - qui s'en trouverait paralysée.
La manœuvre politicienne est habile : les Américains, qui ne cessent de vanter leurs efforts pour asseoir la souveraineté de l’Etat afghan, ne peuvent pas avouer ouvertement que le gouvernement Karzaï n’a pas droit au chapitre sur des questions d’une telle importance stratégique. Nul doute que le président afghan et ses associés vont tirer parti du chantage. La réaction gênée du porte-parole du Pen