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Libération

Les habits démocrates du Premier ministre Wen Jiabao

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publié le 24 août 2010 à 0h00

L'ouvrage du dissident Yu Jie, paru à Hongkong le 16 août, intitulé Wen Jiabao le roi de la comédie, n'a pas dû faire rire le sémillant Premier ministre chinois. L'auteur qui réside à Pékin, surveillé par la police et menacé de prison, y remet en cause l'image lisse et affable de celui que beaucoup surnomment «Wen yeye» (grand-père Wen). Il dénonce le malentendu qui ferait de Wen Jiabao un des tenants du courant réformateur, comme l'imaginent les médias étrangers et les chancelleries, depuis sa présence sur la place Tiananmen aux côtés du secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC), Zhao Ziyang, lors de sa tentative de conciliation avec les étudiants en 1989. Pour le dissident, il s'y serait trouvé non par solidarité, mais sur ordre de Deng Xiaoping (à la tête de la commission des Affaires militaires). Wen Jiabao est le visage humain du gouvernement, celui qui arrive avant tous les autres sur les lieux des catastrophes naturelles et soutient le moral des troupes, celui qui sourit pendant les parades et dîners officiels au milieu des camarades engoncés.

Nommé Premier ministre en 2003, il serait, selon ses détracteurs, passé maître dans l'art de se tirer de toutes les situations. C'est justement son opportunisme politique qui lui vaudrait son parcours jusqu'au sommet et non sa modération. A l'occasion de sa nomination, Wu Jiaxiang, ancien haut cadre du PCC, disait de lui : «Wen Jiabao ne fait jamais d'erreur politique.»

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