En d’autres temps, Nicolas Sarkozy aurait risqué l’anathème. Car sans citer nommément le président français et sa croisade contre les Roms, Benoît XVI, qui à l’occasion de la prière de l’Angélus s’adressait en particulier à des fidèles francophones, ne pouvait être plus explicite dans sa critique des propos du chef de l’Etat sur les Roms et les gens du voyage.
Créneau. Jusqu'à présent, les rapports entre le Saint-Siège et le Président (qui, en 2007, lors d'un discours à la basilique Saint-Jean-de-Latran, avait estimé que «dans la transmission des valeurs l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur») avaient été au beau fixe. Mais le pape Ratzinger, comme d'ailleurs avant lui Jean-Paul II, n'entend pas passer sous silence la question de la tolérance envers les étrangers.
Au micro de la radio vaticane, l'archevêque Agostino Marchetto, secrétaire du Conseil pontifical pour les migrants, est également monté au créneau, dénonçant de la part de Paris une violation des règles de l'UE qui «interdisent les expulsions collectives et qui précisent qu'il ne peut y avoir d'expulsion sans grave danger pour la sécurité». «Les rapatriements sont illégitimes», a enchéri Mgr Giancarlo Perego pour le compte de la Conférence épiscopale italienne (CEI). Au passage, ce dernier s'en est pris vigoureusement au ministre de l'Intérieur italien, Roberto Maroni, lequel s'était publiquement félicité de l'initiative du gouvernement français c