C'est un premier pas vers la fin de l'impunité au Brésil. Une loi, votée en mai et déjà entrée en vigueur, promet de donner un coup de balai dans une classe politique très corrompue. Baptisé Ficha Limpa («casier judiciaire vierge»), le texte durcit les conditions d'inéligibilité. Il a été proposé par des associations, qui ont recueilli 1,3 million de signatures. Face à la pression populaire, le Congrès a dû céder. A présent, les politiciens condamnés en deuxième instance pour corruption, crimes en col blanc ou fraude électorale seront inéligibles huit ans.
Jusqu’ici, il fallait une condamnation en dernière instance pour être passible d’inéligibilité (et pour trois ans). Cela renvoyait toute sanction aux calendes grecques, vu le nombre de voies de recours possibles dans le système judiciaire local. Il n’est pas rare que les délits soient prescrits avant même d’être jugés… La loi vise aussi ceux qui, menacés de destitution - autre motif d’inéligibilité - préféraient démissionner à titre préventif. Cette pratique permettait de briguer un nouveau mandat dès le scrutin suivant. Plus aujourd’hui.
Le Sénat a tenté en vain de repousser l'application de la Ficha Limpa. Le tribunal supérieur électoral a décrété que la loi s'appliquerait dès les élections générales d'octobre. Jusqu'ici, plus de 150 candidats - essentiellement aux assemblées des Etats fédérés et au Parlement fédéral - ont été déclarés inéligibles. Ils peuvent faire appel, mais le mal est fait face à l'op