Cinq à huit hommes armés, déguisés en soldats de l'armée régulière somalienne, ont tué au moins 31 personnes, hier matin, à l'hôtel Muna, un établissement de trois étages proche de la Villa Somalia, le palais présidentiel de Mogadiscio. Parmi les victimes, six députés somaliens et quatre hauts fonctionnaires, mais aussi des civils, dont un enfant cireur de chaussures. Situé dans une zone jugée sûre de la capitale, le Muna était très fréquenté par les élites politiques du pays. Les attaquants, des kamikazes, ont tiré à vue sur les occupants de l'hôtel, forçant les portes des chambres dans les étages puis tirant depuis le toit sur les forces de l'ordre, avant de se faire exploser à la grenade au cri de «Dieu est grand».
Pourvoyeur. L'attaque a été revendiquée par la milice de rebelles intégristes Al-Shebab («la jeunesse», en arabe), qui contrôle une partie de la capitale et les régions du sud et du centre de la Somalie. Ce groupe s'était également attribué le double attentat du 11 juillet à Kampala, la capitale ougandaise, qui avait fait 76 morts le soir de la finale de la Coupe du monde de football. L'Ouganda, pays anglophone de la région des Grands Lacs, était visé en tant que principal pourvoyeur des 6 000 hommes que comptent les contingents de la Mission de l'Union africaine en Somalie (Amisom), déployée en 2007.
Ce nouvel attentat à l'hôtel Muna a été condamné comme «choquant et brutal» par Abdirahman Ibbi, le vice-Premier ministre du gouv