Il n'a pas été innocenté. Troy Davis, condamné à mort depuis près de 20 ans, s'est inexorablement rapproché de son exécution, mardi. Ce noir Américain, devenu un symbole de la lutte contre la peine de mort, n'a pas réussi à convaincre la justice de son innocence. Les chances d'annulation de sa condamnation à mort en appel sont infimes.
L'affaire Troy Davis est un dossier particulier. Fin juin, il a bénéficié d'une audience exceptionnelle, ordonnée par la Cour suprême, afin qu'un juge examine de nouveaux éléments censés prouver son innocence. Mais mardi, ce juge de Savannah (Géorgie, sud-est), William Moore, a tranché : si «exécuter un innocent serait une violation de la Constitution, Troy Davis n'a pas réussi à prouver son innocence.»
Troy Davis, 41 ans, a été condamné à mort en 1991 pour le meurtre deux ans plus tôt d'un policier blanc, lors d'une bagarre en pleine nuit sur le parking d'un fast-food.
L'arme du crime n'a jamais été retrouvée. Aucune empreinte digitale ni traces ADN n'ont pu être relevées sur les lieux du crime. Celui qui était alors âgé de 19 ans a été condamné sur la foi des témoignages de neuf personnes. Depuis sept sont revenues sur leur déclarations, affirmant alors subi à l'époque des pressions policières.
Le juge Moore a entendu la plupart d'entre elles pendant deux jours d'audience exceptionnelle fin juin à Savannah. Mais pou