Les turbulences qui ont frappé les titres de dette souveraine des pays de la zone euro ont failli conduire à un nouveau cataclysme financier. Les causes européennes de la crise pointent sur les défaillances institutionnelles de l'Europe. L'Union économique et monétaire tente de concilier l'existence d'une politique monétaire fédérale (au sein de la BCE) avec le maintien de politiques budgétaires strictement nationales (principe du «souverainisme budgétaire»). Pour éviter qu'un Etat isolé fasse payer à l'ensemble de la zone euro les dérapages de ses finances publiques (risque du «passager clandestin»), des règles budgétaires ont été mises en place : c'est le pacte de stabilité - un plafond à 3% du PIB pour le déficit et à 60% pour la dette publique. Elles sont assorties de sanctions (pénalités) et de l'interdiction de toute solidarité en cas de défaut («clause de no bail out»). Ce pilotage par les règles s'est lézardé en 2003, lorsque la France et l'Allemagne ont pu s'affranchir du plafond de déficit sans être sanctionnées. Il a définitivement explosé avec la crise grecque : face au risque de faillite d'un de ses membres, la solidarité de la zone euro a joué, en violation explicite du no bail out.
La réponse allemande est un «retour à la règle». Les règles n’ont pas fonctionné parce qu’elles n’ont pas été respectées. Il faut les réaffirmer (inscription dans les constitutions nationales), les rendre intangibles (évaluation par des experts indépendants) et ren