Laissé pour mort après avoir été criblé de balles, mardi, dans un ranch situé près de la ville de San Fernando (Etat de Tamaulipas, nord-est du Mexique), Freddy a réussi à échapper à ses bourreaux. A bout de forces, le jeune Equatorien s’est caché de longues minutes avant de pouvoir sortir du domaine et prévenir une unité de l’armée qui effectuait un contrôle routier à quelques centaines de mètres des lieux. Les commandos de marines mexicains, qui pénètrent dans la ferme quelques instants plus tard, sont contraints de riposter à un tir nourri durant lequel trois occupants du ranch et un soldat sont tués. Dans un bâtiment délabré, ils découvrent alors 72 corps, dont ceux de 14 femmes, jetés en vrac sur le sol, yeux bandés et mains liées derrière le dos, que leurs meurtriers n’ont pas encore pris le temps d’enterrer.
La tuerie n'a apparemment rien de commun avec celles qui endeuillent quotidiennement les Etats du nord du Mexique, où s'affrontent les cartels de Sinaloa et de Juárez pour le contrôle de la frontière avec les Etats-Unis. Ces dernières ont fait, officiellement, plus de 28 000 morts depuis décembre 2006, date de l'arrivée au pouvoir du président Felipe Calderón, qui a déclaré la guerre aux narcotrafiquants. Mais malgré le déploiement de 50 000 militaires - le quart des effectifs de l'armée de terre - en renfort de la police dans le nord du pays, matanzas («tueries») et sanglants règlements de compte se multiplient. Ainsi, une cinquantaine de cadavres avaient