Quel avenir pour l’Europe ? Les progressistes y réfléchissent activement. Le PSE (Parti socialiste européen) a présenté des premières propositions en juin, dans un texte intitulé «Sortie de crise : notre réponse progressiste». Martine Aubry et Sigmar Gabriel, son homologue allemand, ont fixé en juillet les grandes priorités franco-allemandes : salaire minimum européen Etat par Etat, convergence sociale, Europe de la connaissance, régulation financière, harmonisation fiscale, un budget européen renforcé avec la création d’une taxe européenne sur les transactions financières. Sur cette base, le PSE présentera, fin septembre, des orientations approfondies.
On voit là émerger le programme collectif de la gauche européenne. C’est une avancée fondamentale : les divergences idéologiques ont longtemps paralysé l’action des sociaux-démocrates européens. Mais comment le mettre en œuvre ? Dans une démocratie parlementaire, la réponse serait simple : obtenir la majorité au Parlement, afin d’investir un gouvernement progressiste. Pas au sein de l’Union : gagner les élections européennes, en l’état actuel, ne sert pas à grand-chose.
Le «gouvernement» européen, la Commission, échappe au Parlement : ses membres sont nommés par les Etats, son programme n’est pas validé dans les urnes. Et c’est aujourd’hui le Conseil qui décide des grandes orientations politiques. Les chefs d’Etat et de gouvernement y siègent, ils sont à une écrasante majorité (21 sur 27) conservateurs, et le rapport de forces