C'est une dame plutôt corpulente qui trottine, comme les autres, derrière le guide. Soudain, la voilà qui s'écroule, sans un mot. «De l'eau, de l'eau !» crie quelqu'un dans le groupe de touristes, tous afro-américains, venus pour une semaine en Grèce. A bout de bras, ils soulèvent la pauvre femme et l'aspergent d'eau minérale avant de la porter à l'ombre d'un olivier maigrichon. Leurs exclamations couvrent à peine le concert strident des cigales, qui semblent même redoubler d'ardeur devant le spectacle de la fragilité humaine.
Car on ne s'aventure pas sans risques sur l'Acropole d'Athènes en plein mois d'août. Dès 10 heures, la chaleur est oppressante et un soleil implacable attaque au laser la moindre parcelle de peau dénudée. Chaque jour, pourtant, ils sont près d'un millier à gravir le rocher sacré d'Athènes, soufflant et suant, prêts à risquer l'insolation, pour découvrir l'entrée monumentale des Propylées. Et derrière, au sommet, surgissant comme un mirage dans la brume de chaleur : le Parthénon ! «Le plus parfait poème écrit en pierre sur la surface de la terre», exultait Lamartine, lors de sa visite à Athènes en 1832. «Alors, c'est réellement ainsi ?» s'interrogera plus sobrement Sigmund Freud, un matin d'août 1904, troublé par l'étrange sentiment de familiarité qu'on ressent toujours en découvrant ce monument légendaire, tant de fois reproduit.
L'Acropole ne se résume pas au Parthénon. Mais avec sa silhouette imposante, c'est le plus célèbre