Menu
Libération

Lady dies

Article réservé aux abonnés
Dans les archives de «Libé», il y a treize ans. Fuyant les paparazzi, Lady Diana Spencer, 36 ans, meurt à Paris avec le milliardaire Dodi Al-Fayed dans un accident de voiture.
publié le 28 août 2010 à 0h00

La princesse Diana fut et reste une parfaite héroïne des mythologies de cette fin de siècle. Ces mythologies sont passionnantes. Elles seules permettent de comprendre l’ampleur exceptionnelle des réactions mondiales que sa mort accidentelle a suscitées. Cette vie forme un ensemble de fables qui sont autant de miroirs de la modernité.

La monarchie médiatique. Ce n'est pas avec lady Di que la royauté britannique a découvert les médias. La jeune femme a fait irruption, en 1981, dans une monarchie déjà irrésistiblement médiatisée. Elle n'aura fait que précipiter ce cours des choses. Car l'utilité de la couronne britannique, s'il en est une, relève de manière exclusive de l'icône. Dans la seconde partie du siècle, cette fonction se confond de plus en plus avec un ministère du symbolique qui gère ainsi la survie difficile de la monarchie. Le couronnement de la reine Elisabeth II fut d'ailleurs associé de façon intime aux médias : il fut orchestré de telle sorte qu'il accompagne le lancement de la télévision à grande échelle en Europe. Cette royauté n'est pas composée d'actrices ou de mannequins, comme un amalgame simpliste tend à le faire croire: elle se présente d'abord comme une famille, une famille de milliardaires, certes très collet monté, chargée d'incarner des valeurs morales, mais, au fil des crises intestines, cette famille sans fonction réelle s'est banalisée avec ses nids de vipères, ses déchirements et ses angoisses.

Dès avant l’arrivée de lady Di, les W