Les Israéliens vivant dans les colonies en Cisjordanie sont-ils un public comme un autre ? C’est le débat qui bruisse en ce moment en Israël. Au premier acte, il y a la décision des principaux théâtres du pays, comme le théâtre Cameri ou le théâtre national Habima, de se produire dans le nouveau centre culturel flambant neuf de la colonie d’Ariel. Avec 18 000 habitants, c’est l’une des villes israéliennes les plus importantes en Territoire palestinien, et elle se veut un fleuron du bon vivre à l’israélienne, de l’autre côté de la ligne verte. Ainsi, l’université d’Ariel, reconnue par l’enseignement israélien, accueille plus de 9 500 étudiants et la petite ville est reliée au réseau routier israélien, ce qui la place à une quarantaine de kilomètres de Tel-Aviv et à une soixantaine de Jérusalem.
Mais quand les directeurs de théâtre ont donné leur accord pour de futures représentations à Ariel, les comédiens, eux, se sont soudain souvenus que la ville est une colonie et que ses pimpantes maisonnettes aux tuiles rouges sont illégales au regard du droit international. Hier, une cinquantaine d'entre eux ont signé une pétition affirmant qu'ils ne joueront ni à Ariel ni dans aucune autre colonie de Cisjordanie. «Nous refusons la normalisation de l'occupation», a déclaré à la radio le dramaturge Yehoshua Sobol. «Les habitants d'Ariel disposent d'excellentes routes et n'ont qu'à s'en servir pour venir nous voir à Tel-Aviv», a-t-il ironisé.
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