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Libération

Ce qui nourrit la peur occidentale

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publié le 1er septembre 2010 à 0h00

C’est le fait marquant de cette nouvelle année politique, celui qui va changer la donne, et pour longtemps. Avec seulement 1,6% de croissance au deuxième trimestre, 10% de chômage et un troisième trimestre qui ne s’annonce pas meilleur, l’économie américaine flirte avec le marasme et menace d’y entraîner le monde.

C’est un rebond de la crise de 2008 qui s’annonce, mais en bien plus grave encore, car ce n’est plus seulement que la panne de la première économie mondiale va freiner les exportations européennes et asiatiques. C’est aussi que les puissances publiques ne disposent plus, aujourd’hui, des moyens qu’elles avaient mobilisés pour faire face aux répercussions des faillites de Wall Street. Elles ne peuvent plus guère baisser les taux d’intérêt, qui sont à leur plancher. Elles se sont tellement endettées que leurs capacités d’emprunt se sont réduites. Elles ne peuvent, a priori, plus que laisser filer l’inflation ou diminuer les dépenses budgétaires et augmenter les impôts, qu’ouvrir des vannes qui ne se referment pas aisément ou porter de nouveaux coups à la croissance en limitant l’investissement et la consommation.

Nul besoin d'être Nobel d'économie pour comprendre la gravité d'une situation dont les conséquences politiques sont, dès maintenant, perceptibles. Lorsqu'un animateur de Fox News, gourou médiatique et ancien paumé, peut réunir, samedi, plus de 100 000 personnes à Washington pour les appeler à «se tourner vers Dieu» et «restaurer l'Amérique»,