Menu
Libération
Reportage

A Bagdad, le retrait, et après ?

Article réservé aux abonnés
Si les Américains ont officiellement passé hier le relais à l’armée irakienne, la population, elle, reste sceptique.
par Edith BOUVIER, Correspondance à Bagdad
publié le 2 septembre 2010 à 0h00

Les Américains s'en vont. Discrètement, presque sur la pointe des pieds. Une cérémonie a été organisée au sein de la «zone verte», mais seuls les GI et quelques dignitaires irakiens ont pu y assister. Après les récentes polémiques quant au manque de préparation de l'armée irakienne, tous se sont voulus rassurants. «C'est un grand jour pour l'Irak et les Irakiens, nous allons enfin assurer pleinement la responsabilité de notre pays. Et nous sommes prêts», s'est félicité le Premier ministre, Nouri al-Maliki. Une assurance répétée par le ministre de l'Intérieur, Jawad Bolani : «Nous contrôlons actuellement huit régions. Mais bientôt, nous devrions en récupérer d'autres. D'ici peu en fait.»

De l'autre coté des épais murs de protection antibombes, la vie continue. Ali tient un petit restaurant à quelques mètres de là. «Commercialement, c'est une bonne nouvelle pour moi. Les Américains ne sont jamais venus chez moi. Ils se faisaient tout livrer. Alors que les soldats irakiens, eux au moins, ils viennent tout le temps ici.» Entrent justement deux militaires venus chercher des glaces. Avec la chaleur et leur lourd armement, ils transpirent dans leur épais uniforme beige. Parfum fraise pour tout le monde. Ali soupire : «Avec cette chaleur, je ne sais plus quoi faire. Les Américains nous avaient promis de nous rétablir l'électricité. Mais on a seulement quelques heures de courant chaque jour. Alors j'ai investi dans un générateur. Pour survivre. Mais à qu