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Libération

Les manifestants russes du 31 sous les coups de matraque de Poutine

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publié le 2 septembre 2010 à 0h00

AMoscou, les mécontents ont réussi à tenir tête aux forces de l’ordre pendant deux heures. Comme tous les 31 des mois qui en comptent un, les autorités ont interdit à l’opposition de se réunir pour défendre l’article 31 de la Constitution russe, qui donne le droit de manifester. Et comme tous les 31, les manifestants se sont quand même rassemblés au centre de la capitale pour exprimer leur indignation. Plus de 1000 personnes selon les organisateurs, 400 - dont 300 journalistes - selon la police. Mystères du décompte mis à part, ce qui est certain, c’est qu’il y avait nettement plus de monde que d’habitude. Infatigables défenseurs des droits de l’homme, leaders exaltés de groupuscules d’opposition, vétérans de la dissidence… tous ces habitués de la révolte étaient noyés ce lundi 31 août dans une foule compacte de simples Moscovites de tous âges.

Non contentes d'avoir ceint de barrières, sous prétexte d'un chantier souterrain, la place Triomphale, théâtre traditionnel de ces meetings, les autorités ont également mobilisé des centaines de policiers, soldats et Omon (unités antiémeute) pour empêcher cette «action non autorisée troublant l'ordre public». Selon un scénario parfaitement rôdé, les manifestants ont fait la sourde oreille aux appels à se disperser pour ne pas bloquer le passage, tandis que les policiers fendaient la foule toutes les dix minutes pour en extraire violemment tantôt un jeune homme, tantôt une mamie, qui agitaient un bout de papier avec le chiffre