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Tony Blair se lâche contre Gordon Brown

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Livre . L’ex-Premier ministre charge son ancien complice.
publié le 2 septembre 2010 à 0h00

Ce fut donc pire que ce que tout le monde pensait. Le livre A Journey (un Voyage), les 718 pages des mémoires de Tony Blair, confirme les relations difficiles que l'ex-Premier ministre a entretenues avec Gordon Brown, son ministre des Finances pendant dix ans, devenu son successeur au 10 Downing Street.

Le livre, écrit d'un ton alerte et parfois très direct, révèle l'ampleur de l'inimitié qui s'est développée entre les deux hommes, initialement alliés dans la fondation du New Labour et dans la conquête - triomphale - du pouvoir en 1997. Si Blair n'oublie jamais de souligner à quel point Brown fut parfois «brillant», il se montre aussi sans pitié. «Un type étrange», qui l'a soumis à «une pression constante», contestant son désir de réformes, réclamant son départ, œuvrant en coulisses «en ennemi de l'intérieur» pour précipiter sa démission.

«Etait-il difficile, parfois exaspérant ? Oui. Mais il était aussi fort, capable et brillant, et ce sont des qualités pour lesquelles je n'ai jamais perdu le respect.» Et de lâcher : «Calcul politique, oui. Instinct politique, non. Intelligence analytique, absolument. Intelligence émotionnelle, zéro.»

Dans les mois précédant son départ, en juin 2007, la tension fut telle qu'il avoue candidement s'être un peu tourné vers la bouteille : «Un whisky sec ou un gin and tonic avant le dîner, un ou deux verres de vin, voire une demie bouteille ensuite. Rien de vraiment excessi