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Libération
INTERVIEW

«Ma mère, Sakineh, subit des interrogatoires incessants»

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Sakineh Mohammadi-Ashtiani sur une photo non datée, fournie par Amnesty International le 9 juillet 2010; (© AFP photo AFP)
publié le 3 septembre 2010 à 7h41
(mis à jour le 3 septembre 2010 à 7h42)

Cela fait des jours - depuis le 15 août précisément, date de lancement de notre pétition - que nous cherchions à entrer en contact avec Sajjad, le fils de Sakineh Mohammadi Ashtiani. Lui seul pouvait nous donner des nouvelles précises de sa mère. Lui seul pouvait répondre à la question que l’on se pose en pareille circonstance et qui est celle des effets réels d’une mobilisation comme celle engagée avec Libération, Elle, la Règle du jeu et des journaux étrangers. Nul mieux que lui, enfin, ne pouvait s’exprimer sur la terrible accusation dont tout est parti, celle de complicité dans le meurtre de son propre père.

D'abord où êtes-vous, là, à cet instant ?
A Tabriz, la ville où ma mère est emprisonnée. Je suis dans la rue. Et je vous appelle d'un téléphone portable.

Vous pensez que nous pouvons parler tranquillement ?
Je crois, oui. Je change très souvent de numéro afin de tenter d'échapper aux écoutes téléphoniques. Essayons. Nous verrons bien.

Comment sont les autorités vis-à-vis de vous ? Subissez-vous  des pressions ? Des tentatives d'intimidation ?
Oui, bien sûr. J'ai reçu deux appels des services des renseignements. Deux convocations, en fait. Mais j'ai refusé d'y aller. Pour l'instant, je n'ai pas été arrêté.

Nous ne savons rien de vous, cher Sajjad. Qui êtes-vous ? Que faites-vous ?
J'ai 22 ans. Je suis l'aîné des enfants de Sakineh. Je  travaille de 6 h d