Le pont qui relie Mingora, la capitale de la vallée de Swat, à Kabal Mata s’est brisé net. Jusqu’au 28 juillet, il enjambait la rivière sur plus de 150 mètres. Les inondations n’ont laissé qu’un tronçon de 20 mètres. En contrebas, sur la rive de sable gris, des Pakistanais ont construit de drôles de radeaux, assemblages tordus de bouts de bois mal fixés sur de grosses chambres à air. Ils s’y entassent à sept, avec leurs sacs de nourriture et d’ustensiles de cuisine. Ils se jettent sans hésiter dans les remous de la rivière. L’embarcation accélère, tangue, tournoie. En trois minutes, elle atteint en général l’autre rive, à une centaine de mètres en aval. Selon la presse locale, plus de 20 personnes se sont noyées depuis la mi-août à cet endroit.
Alors que les inondations provoquent l’exode de plusieurs centaines de milliers de personnes dans le sud du Pakistan, les habitants de la vallée de Swat, dans le nord-ouest du pays, découvrent l’après-catastrophe. Ils tentent de survivre dans une région dont les infrastructures ont été dévastées et les récoltes ravagées. Certains fabriquent des radeaux, marchent des kilomètres pour se ravitailler ou récupèrent du sable dans la rivière pour reconstruire des murs. Abasourdis, d’autres observent leur maison détruite.
Mohammad Uyum, un chauffeur de 50 ans au chômage, habitait à côté d'un canal qui traverse Mingora. Sa maison d'un étage est toujours là. Mais elle est inhabitable. L'eau est montée à plus de deux mètres et a emporté des pans e