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Libération
Reportage

San José, une mine de problèmes

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Les collègues des 33 Chiliens coincés depuis un mois sous terre pointent le délabrement des galeries.
Image vidéo de Mario Sepulveda, l'un des mineurs bloqués sous terre, le 26 août à Copiapo au Chili (© AFP HO/MINING MINISTRY)
publié le 4 septembre 2010 à 0h00

Il est 8 heures, le campement de la mine San José se réveille lentement au milieu d'une brume froide. Casque sur la tête, chaussures de sécurité aux pieds et mains dans les poches, Sergio Malebran vient pointer comme chaque matin. Au lieu de passer la barrière marquant l'entrée de la mine de cuivre et d'or, décorée du panneau «Compagnie minière San Esteban, Mine San Antonio-San José. Ensemble, nous ferons une mine plus sûre», il fait volte-face et va s'asseoir quelques centaines de mètres plus bas, sur l'estrade en bois du campement. Autour de lui, rien n'a l'apparence d'une entrée de mine, n'étaient les camions qui ne cessent de passer et le bruit lointain de la foreuse, qui creuse le puits censé sauver les 33 mineurs bloqués à 700 mètres de profondeur depuis le 5 août.

Entre la poussière et la pierre grise, au milieu des dunes lunaires du désert d'Atacama, à 50 km de toutes habitations, flottent au vent des drapeaux chiliens, des banderoles disant «De la force, mineurs !» ou «Je suis avec toi mon petit papa !» Les pancartes sont décorées des photos des mineurs et de mots personnels. De chaque côté de la route qui mène à la mine, des tentes en rond ou en arc de cercle abritent les familles. Chacune d'elles a construit un petit autel à la Vierge où scintillent des bougies, constamment rallumées.

Famille. La cinquantaine passée, Sergio Malebran connaît tous les mineurs qui sont à plusieurs centaines de mètres sous ses pieds. Ce sont s