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Analyse

Trêve de circonstance pour ETA

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L’organisation terroriste basque, affaiblie et sous pression de sa branche politique, a annoncé hier qu’elle ne mènera plus d’actions armées. Un énième cessez-le-feu accueilli avec prudence.
publié le 6 septembre 2010 à 0h00

Les terroristes basques affectionnent en général le dimanche pour faire leurs déclarations chocs : ETA a fait savoir, via un communiqué transmis à la BBC hier, que l'organisation «ne mènera plus d'actions armées». Il a été prononcé, en basque et en castillan, par une femme cagoulée qui, d'après les enquêteurs espagnols, pourrait être l'actuelle chef d'ETA, Iratxe Sorzabal, 38 ans. Ce cessez-le-feu - on en recense une douzaine depuis la création du groupe séparatiste en 1959 - demeure des plus ambigus : la déclaration ne précise pas si l'abandon des armes est temporaire ou permanent.

La nouvelle a été accueillie comme un «pas en avant» par le gouvernement de José Luis Zapatero, mais aussi avec «beaucoup de prudence». Rien d'étonnant, puisque les trois derniers cessez-le-feu d'ETA depuis 1989 avaient provoqué une déconvenue à la mesure de l'espoir suscité : à chaque fois, les terroristes basques avaient rompu la trêve par des attentats sanglants, estimant que leurs exigences souverainistes n'étaient pas satisfaites.

«Tactique». En décembre 2006, Zapatero en avait fait la cuisante expérience : une bombe avait fait exploser une partie de l'aéroport de Madrid (deux morts), enterrant une trêve décrétée neuf mois plus tôt. Comme dans les cas précédents, les policiers espagnols en avaient conclu que le cessez-le-feu avait été purement «tactique» : il ne s'agissait que de se réorganiser et se réarmer ; en aucun cas, ETA, dernier grou