Un pied de l'autre côté du Rubicon. Au terme d'un été politique agité, le président de la Chambre des députés italiens, Gianfranco Fini, a confirmé dimanche soir qu'il abandonnait définitivement le projet du Peuple de la liberté (PDL), le grand parti de la droite voulu par Silvio Berlusconi,tout en assurant qu'il entendait rester dans la majorité de droite. A charge pour le président du Conseil d'accepter ou de refuser ce repositionnement en prenant le risque d'élections anticipées. Né en 2007 de la fusion de Forza Italia et de son parti Alliance nationale, «le PDL n'existe plus, le PDL est mort», a martelé Fini en évoquant les méthodes «staliniennes» de Berlusconi, accusé de « confondre le rôle de leader avec celui de propriétaire» et de ne pas comprendre que « gouverner ne signifie pas commander mais trouver des équilibres, parce qu'on a à faire à des citoyens et non à des sujets».
Néo-fasciste. Longtemps dans l'ombre du Cavaliere, Gianfranco Fini a en tout cas pris clairement ses distances avec celui qui, en 1993, l'avait réintroduit dans le jeu politique. A cette date, Berlusconi avait en effet indiqué qu'il n'hésiterait pas à voter pour le dirigeant du néo-fasciste Mouvement social italien (MSI), à Rome, pour faire barrage à la gauche lors des municipales. Profitant des succès électoraux du Cavaliere, Fini s'est totalement débarrassé de son passé d'extrême droite pour se reconstruire une image de dirigeant responsable