La publication de ses mémoires, Un voyage, pavé de 700 pages qui relate ses dix années à la tête du gouvernement britannique, déjà en course pour devenir un best-seller, n'aura pas réconcilié Tony Blair et les Britanniques. Ses apparitions à la télévision, les premières depuis son départ de Downing Street en juin 2007, avaient certes permis de ressusciter l'aisance et le charisme du personnage. De rappeler à beaucoup pourquoi il avait été élu triomphalement en 1997, puis réélu deux fois ensuite.
Musclée. Conscient de sa relation délicate avec les Britanniques, dont beaucoup n'ont pas digéré l'entrée en guerre en Irak et n'apprécient que modérément ses activités commerciales, Tony Blair avait laissé passer une semaine avant de se plier à la traditionnelle séance de dédicaces qui accompagne toute parution d'un livre d'importance. Il avait même décidé de commencer ce week-end par l'Irlande.
Plus de 300 manifestants l’ont accueilli sur la rue principale de Dublin, balançant œufs et chaussures dans sa direction, et provoquant une intervention musclée de la police et quatre arrestations.
Echaudé, Tony Blair a décidé de jeter l'éponge. Il a annulé la séance de dédicaces prévue aujourd'hui dans une grande librairie de Piccadilly Circus, en plein cœur de Londres. L'ancien Premier ministre, qui a fait don de tous les profits liés à la vente de son livre à une organisation caritative s'occupant de soldats blessés, a pris cette décision «par égard pour la poli