Eliane Flores est venue s'appuyer sur l'une des barrières érigées par la police, à une centaine de mètres de Ground Zero. Elle montre la photo de son frère, un infirmier tué dans l'effondrement des tours du World Trade Center, le 11 septembre 2001. «Toute cette agitation, c'est une honte. Cette journée est dédiée à la mémoire des victimes, il ne devrait pas y avoir de manifestations», explique-t-elle.
C'est pourtant sous le signe des tensions, politiques et religieuses, que l'Amérique a commémoré les attentats de 2001. Samedi, les traditionnelles cérémonies du souvenir ont été occultées par les manifestations organisées simultanément par les partisans et les opposants au projet de construction d'une mosquée près du site où les Twin Towers se sont écroulées. Sur West Broadway, plus de 2 000 personnes s'étaient rassemblées, drapeaux américains au vent, à l'appel de «Stop the Islamization of America». Le groupe ultraconservateur avait un invité de marque : le leader d'extrême droite néerlandais, Geert Wilders. «Nous ne voulons pas de mosquée ici», a-t-il assuré depuis la tribune, avant de se lancer dans une diatribe contre les « forces du jihad qui ont attaqué le monde» et qui veulent faire de New York une «nouvelle Mecque». «Bravo ! Geert Wilders, président !» criait un homme en tee-shirt marqué «American Patriot».
Quelques rues plus loin, une autre foule, elle aussi étroitement contrôlée par la police, appelait à la «tol