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Libération

Laïques et religieux se disputent l’heure d’hiver

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A Jerusalem. (REUTERS)
publié le 13 septembre 2010 à 0h00

Les Israéliens sont passés dans la nuit de samedi à dimanche à l’heure d’hiver, plus d’un mois et demi avant l’Europe et près de deux mois avant l’Amérique du Nord, alors même que les plages sont encore bondées avec une température dépassant les 30°C dans la journée. A l’origine de la mesure qui raccourcit les agréables soirées estivales : les ultraorthodoxes selon lesquels le jeûne de Kippour, le jour du grand pardon, est facilité par l’arrivée précoce du soir. Ils ont réussi à faire passer une loi en 2005, malgré l’opposition de la majorité de la population, instituant le passage à l’heure d’hiver une semaine avant le jour du grand pardon, célébré cette année du vendredi 17 au samedi 18 septembre.

Tous les ans, quelques jours avant le changement d'heure, la polémique reprend, les Israéliens laïques dénonçant la tyrannie de la minorité religieuse. «C'est une autre manifestation du conflit laïques-religieux en Israël, les uns faisant valoir l'intérêt pratique et économique, les autres la commodité de la prière», estime le journaliste Marius Schattner. Il souligne cependant l'absurdité de l'argumentaire orthodoxe : «J'ai beaucoup de mal à comprendre pourquoi le changement d'heure facilite le jeûne puisque, dans tous les cas, celui-ci dure vingt-cinq heures, que l'on soit à l'heure d'été ou d'hiver.» Une incompréhension partagée par de nombreux Israéliens qui critiquent une mesure irrationnelle dictée par les caprices d'une poignée de politiques zélotes.

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