Gulbuddin Hekmatyar est le leader du Hezb-e islami, deuxième groupe insurgé actif en Afghanistan après les talibans. Ancien seigneur de guerre, il est sur la liste noire de l'ONU et considéré comme terroriste par Washington depuis 2003. Il serait aujourd'hui au Pakistan. Les questions lui ont été envoyées mi-juillet par courrier électronique. Les réponses ont été enregistrées sur un DVD, remis à Libération et RFI début septembre à Kaboul. Le leader islamiste y apparaît seul, sur un fond noir.
Comment jugez-vous l’action de l’armée française dans la province de Kapisa et à Sarobi ?
Depuis l’invasion russe, la Kapisa et Sarobi ont toujours été des places fortes du Hezb-e islami. L’armée française y est en mauvaise posture. Ses soldats font l’objet d’attaques continuelles et le rythme de celles-ci augmente chaque jour. Ils ne peuvent espérer enregistrer des succès contre les moudjahidin. Ils sont fatigués, démoralisés. Ils n’ont aucune idée de contre qui, pourquoi et comment ils se battent.
Quel rôle a joué votre parti dans l’embuscade d’Uzbin du 18 août 2008, qui a coûté la vie à dix soldats français ?
Les troupes françaises voulaient arrêter un commandant réputé du Hezb-e islami. Elles se sont heurtées à une résistance qu’elles n’avaient pas anticipée. Uzbin est l’un des fronts les plus durs du Hezb-e islami. Les Russes y ont aussi subi beaucoup de pertes.
Vous avez envoyé une délégation en mars à Kaboul présenter un plan de paix. Est-il temps de négocier ?
Obama et des leaders européens évoquent un possible retrait de leurs troupes d’Afghanistan. Ils reconnaissent qu’il n’y a pas de solution militaire et qu’ils ne peuvent gagner par les armes. Nous leur avons proposé un plan pour mettre fin au conflit et faciliter le retrait de leurs armées. Elles doivent avoir quitté l’